Etat de mal convulsif aux urgences et en réanimation, quelle prise en charge les 48 premières heures?
Auteur : GHOMARI W 1
Faculté de médecine – Université Djillali Liabès
Service d’anesthésie-réanimation, CHU A.Hassani - Sidi Bel Abbès
E mail : ghomari_wahiba@yahoo.fr
Abstract : (Conférence)
L’état de mal épileptique (EME) constitue une urgence médicale grave et la 2e urgence neurologique après les AVC (≈ 6-40 nouveaux patients pour 100 000/an), avec une mortalité à court terme (dans les 30 J) variant de 7 à 39 % chez l’adulte, et de 2,7 à 5,2% chez l’enfant.
L’EME tonico-clonique généralisé se définit par une activité épileptique persistante, sous forme de crise prolongée à plus 5min, sous forme de crises successives (≥ 2) à intervalles brefs sans reprise complète de la conscience en intercritique (non réponse à des ordres simples). Il existe d’autres situations cliniques différentes : les EME focaux (moteurs ou non) avec ou sans troubles de conscience et l’état de mal absence.
Les étiologies d’un EME sont nombreuses, elles peuvent parfois coexister et se potentialiser. Leur extrême variété nécessite une hiérarchisation des examens complémentaires guidée par l’examen clinique. Tout patient hospitalisé pour EME doit pouvoir bénéficier d’un EEG le plus tôt possible. Cela ne doit pas, pour autant, retarder la prise en charge initiale.
L’EME évolue d’imminent (s 5 premières minutes), à précoce, installé, réfractaire (à deux traitements anti épileptiques) puis super réfractaire ( après 24 heures.
La prise en charge symptomatique de l’EME convulsif généralisé est une urgence, l’hospitalisation est systématique. Le contrôle des facteurs d’agression cérébrale est impératif, et ce, d’autant que l’EME est consécutif à des lésions cérébrales aiguës. Des recommandations américaines et européennes ont précisé la prise en charge en situation d’urgence et en réanimation des états de mal épileptiques de l’adulte et de l’enfant. La stratégie thérapeutique anti-comitiale de 1ère puis de 2e ligne est codifiée. Après contrôle de l’EME, le relais doit être entrepris précocement. Le choix et l’adaptation d’un éventuel traitement antiépileptique de fond impose un avis spécialisé.
Devant un état de mal réfractaire, une anesthésie générale est indiquée, et une surveillance EEG s’impose.
La précocité et la qualité de prise en charge de patients présentant un EME améliorent le pronostic. Les trois principaux déterminants de la mortalité et des séquelles neurologiques d’un EME sont l’âge, le terrain, la cause de l’EME et sa durée.
Etat de mal convulsif aux urgences et en réanimation, quelle prise en charge les 48 premières heures ?
Dr. GHOMARI-Djebbari Wahiba-Imène
Anesthésie et réanimation
Société Algerienne d'Anesthésie, de Réanimation, de Soins Intensifs et des Urgences
hôtel mercure , 2020-01-30 jusqu'a 2020-02-01
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