Place de Campylobater spp dans les gastroentérites bactériennes et évaluation de la sensibilité aux antibiotiques

D'après la conférence de D. Bensersa-Nedjar, A. Zerouki, N. Aggoune, F.Z. Henniche, M. Daoudi, M. Berahal, F. Yamouni, A. Chabani
Service de Microbiologie; Hôpital Central De L'armée, Alger, Algérie

{{ Math.ceil(time['minutes']) }} min read / 0 Commentaires / 225 Vues / Publié le 2019-07-15

Objectif : étudier la place épidémiologique de Campylobacter spp. dans les infections digestives d’origine bactérienne et évaluer la sensibilité aux antibiotiques des souches retrouvées.

Matériels et méthodes : 1580 selles diarrhéiques reçues pour coproculture au laboratoire de microbiologie de l’hôpital central de l’armée, entre 2013 et 2019, ont fait l’objet d’une recherche systématique de Campylobacter thermotholérants par culture sur milieu CHROMAgar Campylobacter (CHROMagar). Les boites ont été incubées à 42°C en atmosphère micro-aérophile pour une durée allant de 24h à 5j. L’identification a été réalisée grâce à la combinaison suivante : examens microscopiques, test à l’oxydase et étude des caractères biochimiques sur galerie API Campy (BioMérieux).

La sensibilité aux antibiotiques des souches isolées a été étudiée par la méthode de diffusion des disques sur milieu gélosé MH enrichi à 5% en sang de cheval défibriné selon les recommandations de CA-SFM/EUCAST 2018. Les concentrations minimales inhibitrices ont été déterminées par E-test.

Résultats : soixante six souches de Campylobacter ont été retrouvées représentant 66.66% des étiologies des gastroentérites bactériennes devançant Salmonella spp. (n= 30, 30.30%) et Shigella spp. (n= 3, 3.03%). C. jejuni (n=47) suivi par C. coli (n=19) étaient les deux principales espèces identifiées.

La plupart des souches (83.33%) ont été isolées chez des patients externes (n=55), 7.57% chez des patients hospitalisés en pédiatrie (n=5), 3.04% (n=2) en hématologie, 3.04% (n=2) en néphrologie, 1.51% (n=1) en oncologie et 1.51% (n=1) en infectiologie.

Vingt six (39.39%) Campylobacter ont concerné la tranche d’âge 0-6 mois, 12 (18.18%) , pour les 6 mois-18mois, 13 (19.69%) pour les 18 mois-6ans, 5 (7.58%) pour 6 ans-15ans, 10 (15.16%) pour >15ans. Une prédominance du sexe masculin avec un sexe ratio de 2,42 a été observée. Une prédominance saisonnière a été notée (44 isolats pour la période de janvier à mai contre 22 seulement pour le reste de l’année).

L’étude de la sensibilité aux antibiotiques a démontré une importante résistance de Campylobacter spp. aux fluoroquinolones (90.91% à la ciprofloxcine), à la tétracycline (89.39%), à l’ampicilline (59.09%), ainsi qu’à l’association amoxicilline/acide clavulanique (31.82%). Par contre la sensibilité aux macrolides est relativement conservée (90.91%). Aucune résistance à la gentamycine et à l’ertapénème n’a été retrouvée. Plus de la moitié des souches isolées (56.06% n=37) étaient multi-résistantes cumulant la résistance à la CIP+TE+AM, dont 28.19% (n=19) associant en plus la résistance à l’association amoxicilline/acide clavulanique.

Conclusion : dans notre série, Campylobacter spp. représente la première cause des gastroentérites bactériennes très loin devant les autres étiologies habituellement recherchées. Ceci impose la nécessité impérieuse de sa détection. L’adaptation de l’antibiothérapie de première intention des gastroentérites bactériennes devrait par conséquent prendre en considération les résultats locaux de sensibilité aux antibiotiques de Campylobacter spp.

AUTEUR

doria bensersa-nedjar

Société Algérienne de Microbiologie Clinique

institut pasteur d'alger , 2019-06-20 jusqu'a 2019-06-20

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